Thomas Bangalter a rallumé la flamme électronique à Beaubourg, et on y était

Il y a des soirées qui marquent une vie, des moments où la musique, l’histoire et l’émotion se rencontrent pour créer une étincelle collective. Le 25 octobre dernier, au cœur du Centre Pompidou, c’est exactement ce qu’il s’est passé. Pour les 20 ans du label Because Music et les adieux du musée avant des années de travaux, Thomas Bangalter, moitié du duo mythique Daft Punk, a repris les platines pour un set exceptionnel, et l’énergie était tout simplement inoubliable.

Un retour aux sources symbolique

L’événement, baptisé Because Beaubourg, était bien plus qu’une simple fête. C’était une véritable célébration, un au revoir vibrant à un lieu emblématique de la culture parisienne avant sa fermeture pour cinq ans. Pendant deux jours et deux nuits, les huit étages du bâtiment se sont transformés en un terrain de jeu artistique géant, mêlant concerts, installations immersives et DJ sets. Pour beaucoup, le point d’orgue de cette programmation était ce fameux B2B réunissant Thomas Bangalter, Pedro Winter (le manager historique de Daft Punk et patron du label Ed Banger), la légende britannique Erol Alkan et le phénomène Fred Again... Le voir là, dans ce lieu précis, avait une résonance toute particulière. Car c’est ici même, en novembre 1992, lors d’une soirée house, que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, alors à peine majeurs, ont eu une révélation en découvrant la musique électronique sur un grand sound system. Un moment fondateur qui a changé leur vie, et par la suite, l’histoire de la musique. Trente-trois ans plus tard, le retour de Bangalter dans ces murs sonnait comme une boucle magnifiquement bouclée.

Fred Again…, Thomas Bangalter, Pedro Winter, et Erol Alkan (c) Marco Marzili

Une communion sur le dancefloor

Dès les premières notes, l’atmosphère était électrique. L’attente était immense, et personne n’a été déçu. Voir Thomas Bangalter, sans casque, simplement passionné derrière les platines, était un événement en soi. Il n’était pas seul, et la complicité avec ses partenaires de jeu était palpable. Le set était un voyage, une exploration joyeuse et généreuse à travers des décennies de musique électronique. Bien sûr, le moment où les premières notes de “Digital Love” ont retenti a provoqué une vague d’euphorie indescriptible. Sur les réseaux sociaux, les réactions ne se sont pas fait attendre, beaucoup décrivant ce moment comme “ce qui se rapproche le plus d’un live de Daft Punk”. Mais le set ne s’est pas limité à un simple clin d’œil au passé. Il a navigué entre house, disco, techno, offrant un panorama riche et vibrant, à l’image de la carrière éclectique de l’artiste. Au-delà de sa performance aux platines, Bangalter a également présenté une installation artistique intitulée CAMERA / MAN, enrichissant encore son implication dans cet événement total. Ce n’était pas seulement un DJ set, c’était une déclaration d’amour à la fête, à la musique et au partage.

Cette soirée Because Beaubourg restera gravée dans les mémoires. Pas seulement pour le retour d’une légende, mais pour l’énergie collective qui s’est dégagée. C’était une de ces nuits où l’on se sentait privilégié d’être là, de partager un moment d’histoire.

Alors que les lumières du Centre Pompidou se sont éteintes pour un long moment, celles de la passion pour la musique électronique, elles, brillent plus fort que jamais.

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