L’émergence de l’afro house : IMS Ibiza 2025 consacre un genre en pleine ascension
Un genre au cœur des débats de l’IMS Ibiza 2025
L’édition 2025 de l’International Music Summit à Ibiza a confirmé l’afro house comme l’un des sujets majeurs de la scène électronique mondiale. Dès la première journée, la question de son essor et de son identité s’est imposée dans les panels et discussions, réunissant artistes, managers et professionnels venus du monde entier. Un débat animé par Dare Balogun a notamment réuni Shimza, Jackie Queens et Zakes Bantwini, figures emblématiques du mouvement, pour explorer les origines du genre, son évolution et sa portée internationale.
Des racines sud-africaines à la reconnaissance internationale
L’afro house, née dans les townships sud-africains, puise dans les rythmes locaux, l’héritage musical africain et la culture du dancefloor. Lors du panel The Evolution of Afro-House: Who Benefits from the Beat?, les intervenants ont rappelé que cette musique, portée par la spiritualité, la joie et la danse, est avant tout l’expression d’expériences vécues par les communautés noires. Shimza a insisté sur la liberté artistique offerte par l’afro house :
« Afro house me permet de m’exprimer de la façon la plus authentique possible au monde. »
Jackie Queens a souligné l’importance de préserver l’authenticité et les racines culturelles du genre, même alors qu’il conquiert les clubs et festivals internationaux.
Un bond spectaculaire dans les tendances mondiales
Le IMS Business Report 2025 a mis en lumière l’explosion de l’afro house sur le marché mondial. Selon les données Beatport, le genre est passé de la 23e à la 4e place des genres les plus recherchés en un an, un bond qui illustre sa popularité croissante auprès des DJs et du public international. Cette progression s’accompagne d’une visibilité accrue sur les grandes scènes, où l’afro house s’impose désormais comme un incontournable des programmations, aux côtés des genres historiques de la musique électronique.
Défis d’appropriation et enjeux de représentation
Plusieurs intervenants ont pointé le paradoxe : alors que l’afro house explose à l’échelle mondiale, nombre de ses têtes d’affiche lors de grands événements ne sont pas africaines. Par exemple, des artistes comme Alex Wann (France) ou le collectif Keinemusik (Allemagne, avec &ME, Rampa, Adam Port) sont aujourd’hui régulièrement programmés en tête d’affiche sur les scènes afro house, parfois devant des pionniers africains tels que Black Coffee, Culoe De Song ou Da Capo. Ce phénomène, également visible avec des artistes comme Bedouin, alimente le débat sur la représentation, l’authenticité et l’équité. Les panels de l’IMS ont insisté sur la nécessité de préserver l’ancrage du genre dans les cultures qui l’ont vu naître, et de garantir une juste place aux artistes africains sur les scènes internationales. Ce débat rejoint une tendance plus large observée à l’IMS : la volonté de replacer l’authenticité, la diversité et la culture au centre de la musique électronique.
Un futur porté par l’authenticité et la diversité
Au terme de trois jours de discussions et de performances, l’IMS Ibiza 2025 a envoyé un message clair : l’afro house n’est pas une simple tendance, mais une force motrice de la transformation de la scène électronique. Sa progression rapide, son ancrage culturel et son impact sur la diversité des programmations témoignent d’une industrie en mutation, où l’inclusion et l’authenticité deviennent des valeurs centrales. Les artistes et professionnels réunis à Ibiza ont appelé à soutenir la création locale et à encourager l’émergence de nouveaux talents, pour que l’afro house continue de grandir sans perdre son âme.