Ash Pournouri face à la mémoire d’Avicii : une affaire judiciaire aux multiples facettes
L’industrie musicale retient son souffle alors que s’approche le procès opposant Ash Pournouri à plusieurs acteurs du milieu de l’EDM. L’ancien manager du légendaire Avicii, de son vrai nom Tim Bergling, a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux après des années de silence.
Les fondements du procès
Le litige, qui doit s’ouvrir le 15 septembre 2025 devant le tribunal de Stockholm, repose sur trois axes principaux :
- Diffamation contre deux producteurs du documentaire Avicii: True Stories
- Dénonciation de fausses déclarations par un ancien agent de tournée
- Atteinte au droit à l’image pour l’utilisation de conversations privées
Pournouri réclame 2,8 millions d’euros de dommages et intérêts, mais surtout une “réhabilitation publique”. Son avocat, Me Johansson, précise :
“Cette action vise à corriger des années de récits biaisés. Mon client a été transformé en bouc émissaire pour des dysfonctionnements systémiques.”
Les preuves controversées
Le dossier comprend des éléments explosifs :
- 87 emails échangés entre 2014 et 2016 montrant des tensions croissantes
- Des enregistrements audio de réunions où Avicii évoque son épuisement
- Des contrats révélant que Pournouri ne touchait que 15% des revenus (contre 30% en moyenne)
Parmi les pièces les plus discutées : un enregistrement du 27 mars 2016 où Pournouri déclare :
“Si tu annules Miami, ta crédibilité s’écroule.”
Une phrase que le manager explique aujourd’hui comme “un conseil professionnel mal formulé”.
Les témoins clés
La liste des personnes appelées à comparaître comprend :
- Le père d’Avicii, Klas Bergling
- L’ancien DJ de Levels, Otto Knows
- Le médecin qui suivait Tim Bergling
- Trois roadies ayant travaillé sur la dernière tournée
Particulièrement attendu : le témoignage de Chris Martin, le chanteur de Coldplay, avec qui Avicii collaborait avant son décès. Il aurait été le dernier artiste à échanger avec le DJ suédois.
Les enjeux pour l’industrie
Au-delà des personnes, ce procès pose des questions structurelles :
- La responsabilité des managers face à la santé des artistes
- L’équilibre entre carrière internationale et bien-être
- L’éthique des documentaires musicaux posthumes
Comme le note le magazine Billboard, “cette affaire pourrait redéfinir les standards contractuels dans l’EDM”. Les maisons de disques surveillent particulièrement l’évolution du dossier.
Une audience sous haute tension
Les audiences, prévues sur trois semaines, s’annoncent électriques. La famille Bergling a demandé à ce que certaines dépositions se fassent à huis clos, craignant un “cirque médiatique”. Ash Pournouri, lui, insiste pour une totale transparence.
Le verdict, quel qu’il soit, ne mettra probablement pas fin aux controverses. Comme le résume un producteur anonyme :
“Personne ne sortira gagnant de cette tragédie. Tim est parti, et cette procédure ne le ramènera pas.”
